Du cinéma forain aux salles sédentaires

Le Cinématographe Lumière projeta ses premiers films à Perpignan du 8 novembre 1899 au 6 janvier 1900. Les projections avaient lieu sur la Promenade des Platanes, dans un pavillon qui côtoyait les autres attractions de la grande Foire de novembre. L’appareil appartenait à M. Rey, un forain qui avait été l’un des premiers à projeter des photographies animées sur une toile blanche(1). Il louait des films à la société Lumière.
Le public perpignanais découvrait des images d’actualités (« Le Cuirassé Brennus(2) dans la rade de Villefranche-sur-Mer », « Félix Faure(3) à Rochefort »), mais aussi des scènes comiques et des vues animées filmées sur les lieux-mêmes où se déroulaient les projections, attirant une foule de curieux qui voulaient se reconnaître. Le 8 janvier 1899, l’une des bobines tournées à Perpignan connut un immense succès : « Jour de l’An à la Promenade des Platanes ».
À partir de 1901, le cinématographe fut présent chaque année sur le champ de foire des Platanes ; il fidélisa son public en raison de la diversité des programmes proposés et de l’amélioration du confort des salons de projection ambulants.
D’autres entrepreneurs forains contribueront à faire connaître ce nouveau mode de divertissement populaire qu’allait devenir le cinéma. De 1901 à 1911, M. Bravo installe Le Palais de l’Électricité à l’entrée de la Promenade.
De 1903 à 1907, Le Cinématographe magique s’installe dans l’enceinte de la Foire aux Platanes. Il présente des films d’aventure et des réalisations originales teintées d’exotisme qui faisaient rêver le public de province : « Le Voyage aux chutes du Niagara », « Féeries indiennes et orientales ».
Ces cinématographes ambulants revenaient d’une année sur l’autre aux Platanes, mais la plupart n’y faisaient qu’un passage éclair de quelques jours : Le Royal Viio Pathé Édison (1908), Le Royal Électro Belliographe (1908).