Jours de fête aux Platanes
Depuis sa création en 1809, la Promenade des Platanes a hébergé des concerts de musique militaire les samedi et le dimanche après-midi. Les Perpignanais avaient pris l’habitude d’assister à ces concerts en plein air au cours de leur promenade dominicale. À partir d’août 1919, les musiques régimentaires furent remplacées par les musiques de brigade, suite à la rapide démobilisation des troupes qui avait dépeuplé les formations. D’autres animations musicales connaissaient un franc succès sur la Promenade : lors des concours régionaux, les concerts se taillaient une place de choix avec des danses et des musiques catalanes, des concours d’orphéons, et de fanfares ; les concerts de la Garde républicaine, sous la direction de Gabriel Parès, constituèrent un moment fort lors des Fêtes du centenaire ; les concerts des sociétés musicales comme les Cantayres Catalans, l’Harmonie ou la Lyre roussillonnaise, étaient appréciés par un large public ; à partir de 1950, le Théâtre de Verdure proposa des opérettes populaires, des spectacles de variétés et des one man shows qui permettaient aux vedettes parisiennes de roder leur tournée en province.
La Promenade a été le cadre de grandes liesses populaires comme le Carnaval et la foire de la Saint-Martin, dont le succès ne se démentit pas puisqu’en 2010, 400 000 visiteurs sont attendus dans un espace adapté à l’essor démographique de la ville. D’autres distractions, comme le cirque ou les projections d’images animées, venaient compléter l’offre plus élitiste du théâtre municipal. Des baraques en bois édifiées sur les allées laissèrent bientôt la place aux chapiteaux des grands cirques internationaux en tournée en Europe. Ces fêtes en plein air donnaient l’occasion de découvrir des confiseries et des boissons que limonadiers et glaciers proposaient aux gourmets.
D’autres réjouissances à caractère sportif rassemblaient aux Platanes une foule considérable et disparate : les gymkhanas(1), véritables joutes populaires accessibles au plus grand nombre, cotôyaient des manifestations plus élitistes telles que les courses de tilbury qui donnaient aux cavaliers l’occasion de briller, lors de parcours savamment organisés.
Dans les années 80, sur le modèle du concours organisé à Barcelone par Acció escolar, la ville de Perpignan proposa tous les ans, jusqu’en 2003, une fête des écoles, le País a l’escola, qui visait à redonner ses lettres de noblesse à la sardane et aux ballets dans le milieu scolaire. Aujourd’hui encore, les écoles catalanes sous les auspices de La Bressola(2) viennent célébrer leur grande fête annuelle, au terme de l’année scolaire, en rassemblant toutes générations confondues, les anciens et nouveaux élèves de ces écoles bilingues, pionnières en Catalogne Nord.
