La Promenade, source d'inspiration artistique
Nous présentons une série d’oeuvres dont la source d’inspiration est la Promenade : plusieurs techniques artistiques ont servi à illustrer cet espace vert du centre ville (lithographie, gravure à l’eau-forte, gravure sur bois, aquarelle, dessin à l’encre, huile sur toile, technique mixte sur toile). À partir d’un no man’s land militaire, on assiste à la naissance d’un lieu plébiscité par le public et retenu par l’administration pour y présenter des événements majeurs de la vie sociale.
C’est au mitan du XIXe s. qu’un lithographe anonyme représentera les danses catalanes : le luxe de détails et le réalisme de la scène donnent à penser qu’il s’agit d’un artiste local qui connaissait parfaitement le rituel et la chorégraphie ainsi que les costumes. Le conservateur du Musée des Beaux-Arts, futur Musée Rigaud, Antoine Guiraud, voudra lui aussi fixer une représentation artistique de ce lieu très à la mode en 1868, tandis que l’écrivain Pere Talrich (1) confiera en 1887 à l’aquafortiste Teyssonnières le soin de restituer les sites exceptionnels du Roussillon qui rendaient nostalgiques tous les Catalans exilés à Paris.
C’est à partir des années 1930 que les artistes locaux André Fons-Godail et Martin Vivès se rappelleront leur enfance et mettront en vedette ce jardin qui les a vu grandir. Au début des années 40, Dufy tombe sous le charme du Square et nous livre un dessin à l’encre qui fait aujourd’hui partie des collections du Centre Georges Pompidou à Paris. Même si la revue régionaliste Tramontane évoque souvent la Promenade, c’est à l’après-guerre que l’ex-libriste et graveur sur bois, René Barande, y présentera une scène de vie quotidienne.
Après 1950, la Promenade entre dans un long sommeil et il faudra attendre 2009 pour que la jeune artiste-plasticienne, Magalie Ors, vienne rappeler la verticalité de cet espace lors d’une résidence d’artiste qui lui donnera l’occasion de mettre en scène, avec sa sensibilité et des techniques modernes d’expression, la magie d’un lieu ancré dans le coeur de tous les Perpignanais. À l’avenir, nous espérons que d’autres artistes trouveront une source d’inspiration dans ce cadre unique qui sert d’écrin à la vie de la cité depuis plus de deux cents ans.
(1) (Serrallonga, 1810 - Paris,1889)