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Belloc, Jean-Baptiste
Bogaërt, Agnès
Chastenet, André de
Chauvenet, Marcel
Faraill, Gabriel
Gili, Marcel
Maillol, Aristide
Maldès, Raymonde
Manalt, Célestin
Maureso, Roger
Paredes i Fonollà, Miquel
Peyre, Charles Raphaël
Sudre, Raymond
Violet, Gustave
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Raymond Sudre |
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Histoire de Montanyes regalades
Fontaine monumentale représentant une scène pastorale inspirée par la poésie catalane populaire Montanyes regalades
Matériau : marbre blanc de Carrare
Dimensions : h = 5m ; la = 4m ; pr = 3m
Dates : 1907, 1910
Le modèle conçu en 1908 donna lieu à un marbre qui fut exposé au Salon des Artistes Français l’année suivante : cette oeuvre est aujourd’hui mutilée.
Cette stèle, empreinte de romantisme et de nostalgie, réunit toutes les composantes qui symbolisaient l’essence de l’âme catalane : l’évocation du Canigou, montagne sacrée des Catalans, le berger catalan en costume traditionnel, l’hymne populaire « Montanyes regalades » chanté ou déclamé à l’attention des fées qui peuplent les forêts de ce « toit du monde catalan » .
Pour lire et comprendre le message contenu dans ce monument, il faut se replacer dans le contexte de l’époque : la renaissance des arts et des lettres catalanes. Le 6 juin 1906 à Perpignan, au Café Nou (rue Petite-de-la-Réal), était fondé le premier bureau provisoire de la Société d’Études Catalanes. Cette association était animée par les plus brillants intellectuels de l’époque : le bibliothécaire Pierre Vidal, le professeur Jean Amade, l’instituteur Louis Pastre, le banquier Vergès de Ricaudy, l’écrivain Jules Delpont... qui voulaient « sauver de la corruption française la langue catalane roussillonnaise, organiser des conférences sur la langue, la littérature, l’histoire et l’art catalans, faire introduire dans les programmes officiels des écoles du Roussillon l’enseignement du français par le moyen de la comparaison avec la langue catalane et l’étude de l’histoire du Roussillon... »
Bien que le monument de Sudre nous paraisse aujourd’hui d’un symbolisme naïf et dépassé, le sculpteur avait su traduire les aspirations de ses compatriotes par l’évocation poétique du berger chantant l’hymne catalan au pied de la montagne sacrée.
Malgré l’usure de la pierre et la lecture au premier degré que le promeneur non averti est tenté de faire, le monument de Sudre, dans sa facture classique, possède toujours « ... les deux qualités essentielles que l’on retrouve chez les maîtres des écoles d’Égine, du Péloponèse et de l’École attique : la science des lois de la statique et celle de l’anatomie, et j’ajoute l’inspiration sincère qui contribue à la grandeur de l’oeuvre» (1)
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