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Belloc, Jean-Baptiste
Bogaërt, Agnès
Chastenet, André de
Chauvenet, Marcel
Faraill, Gabriel
Gili, Marcel
Maillol, Aristide
Maldès, Raymonde
Manalt, Célestin
Maureso, Roger
Paredes i Fonollà, Miquel
Peyre, Charles Raphaël
Sudre, Raymond
Violet, Gustave
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Les artistes, les statues |
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La Promenade des Platanes, un grand musée à ciel ouvert
Ce ne sont pas moins de quinze artistes et vingt oeuvres qui s’offrent au regard du promeneur, entre la place du Colonel Cayrol et le haut du boulevard Jean Bourrat. Cette importante concentration de sculptures au coeur même de la ville s’explique. Si l’on confronte la mémoire nationale, l’évolution de la statuaire, la commande officielle et l'action des municipalités successives, les cercles artistiques mais aussi l’empreinte identitaire que chaque artiste a su faire passer à travers son oeuvre, tout s'éclaire.
La Promenade permet de dresser un inventaire de la mémoire « nationale » : les trois monuments de Belloc, Violet et Gili célèbrent les guerres qui ont marqué l’histoire collective depuis la fin du XIXe s. jusqu’au mitan du XXe s. (Guerre franco-prussienne de 1870-1871, Première et Seconde Guerres mondiales). La statuaire imposée par la commande publique rend hommage aux combattants morts pour la France et fait le lit du patriotisme. Plus près de nous, toujours pour honorer le devoir de mémoire, deux stèles plus modestes dans leur représentation interpellent le promeneur et évoquent deux moments tragiques de l’histoire plus récente (la Shoah et la guerre d’Algérie). Par le symbolisme et les artifices mis en oeuvre, la sculpture monumentale restait élitiste tandis que ces stèles qui proposent une lecture immédiate délivrent un message clair et pédagogique.
Désireux d’associer la statuaire à l’art des jardins en donnant aux Perpignanais l’opportunité de côtoyer des sculptures, les édiles locaux accroissent leur prestige en contribuant à l’embellissement de la ville et à la fonction sociale de ce grand jardin public. Dans cet ordre d’idées, quatre représentations héritières d’oeuvres classiques s’inscrivent dans le sillage de scènes mythologiques et allégoriques (Les Temps futurs en 1897, La Musique en 1901, Le Printemps et Bacchus en 1905, Harmonies en 1910).
La sculpture Montanyes regalades illustre un autre volet de l’évolution des lettres et des arts au début du XXe s. : dans un contexte de normalisation linguistique amorcé en Catalogne Sud par le "Primer Congrés Internacional de la Llengua Catalana", les intellectuels roussillonnais participèrent à cet élan et voulurent, à l’occasion du Centenaire des Platanes en 1910, graver dans la pierre l’essence même de l’âme catalane en transcrivant les deux premiers vers de la chanson populaire connue de tous les Catalans.
Deux artistes, Belloc et Violet, ont su tirer parti du patrimoine minéral du Conflent en intégrant le marbre rose de Villefranche-de-Conflent souvent utilisé dans les arts somptuaires.
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