Concours Régional Agricole de Perpignan, du 3 au 11 mai 1862(1)
Des stands en bois, un restaurant et des buvettes sont érigés sur la Promenade des Platanes afin d’accueillir au mieux les visiteurs : « attendu par notre population agricole et industrielle... l’ouverture d’un Concours Régional, (1) cette grande arène pacifique, où neuf départements sont entrés en lice... Veuve depuis quelques jours de ses habitués familiers, notre belle Promenade des Platanes... a subi une transformation... L’entrée de la Promenade est charmante... tout enfin donne l’idée du grand et imposant spectacle qui se prépare et qui va prochainement se dérouler aux yeux charmés des étrangers, accourus de divers points de la France pour y prendre une part active. Grâce en soit rendue aux locomotives, qui rapprochent, si merveilleusement les distances les plus éloignées, car on connaîtra enfin notre pays dont ils ignoraient toute l’importance, les richesses agricoles, industrielles et artistiques » (2).
Le programme et le déroulement du concours révèlent l’importance des moyens matériels mis en oeuvre pour la tenue de la manifestation, d’autant que les manifestations proposées parallèlement au concours sont multiples. « À la différence de beaucoup de programmes, le Concours de Perpignan tiendra plus qu’il n’a promis. Les étrangers y trouvent à la fois l’utile et l’agréable, car aux sérieuses préoccupations succèdent de nouvelles distractions et de nouveaux plaisirs. » (3)
Il est intéressant de noter la hiérarchie que la presse établit entre les promenades de la ville, celle des Platanes et celle de la Pépinière alors qu’elle relate la réussite du concours « Notre Promenade des Platanes, cette richesse de Perpignan, qui n’a pas d’égale, était ravissante et a été parcourue dans tous les sens, sans aucun obstacle, et chacun a pu en admirer toute la majestueuse beauté» (4) et l’éclat de la fête de clôture « La Pépinière, ce lieu de délice, seconde richesse de Perpignan... L’artificier de l’Empereur, M. Ruggieri, nous a donné le plus magnifique spectacle de Pyrotechnie que jusqu’à ce jour nous eussions vu à Perpignan... Mais la pièce d’artifice qui a produit le plus grand effet, c’est le tableau où l’on a vu représenter les armes de la ville... » (5)
C’est la même presse qui exalte les mérites de l’agriculture « la charrue fait encore de meilleure besogne que le fusil » et justifie la présence d’expositions artistiques « judicieusement » ajoutées au concours d’instruments et de produits agricoles, soulignant l’apport naturel des provinces au monde de l’art « la pléiade artistique de Paris n’est-elle pas fondée de talents éclos en province ? » .
Les journaux évoquent le faste du banquet de clôture « au nombre des convives figuraient tous les hauts fonctionnaires, des lauréats, les notabilités de la ville, de nobles étrangers et des représentants de la presse de Paris et de la province », font état de l’éclat et du succès de cet événement sans pour autant indiquer le nombre de visiteurs.
(1) Concours Régional Agricole de Perpignan du 3 au 11 mai 1862. Catalogue des animaux, instruments et produits agricoles exposés. Paris, Imprimerie impériale, 1862. 69 p.
(2) Rosange, J.-B. In : Journal des Pyrénées-Orientales, 35, 10 mai 1862.
(3) Rosange, J.-B. In : Journal des Pyrénées-Orientales, 35, 10 mai 1862.
(4) Journal des Pyrénées-Orientales, 36, 14 mai 1862.
(5) Ibidem |